Article du café pédagogique du 12 septembre 2025
https://www.cafepedagogique.net/2025/09/12/idfo-plaide-pour-de-la-stabilite-dans-leducation-nationale/

« Il faut en finir avec l’instabilité permanente dans l’Éducation nationale ». En cette rentrée 2025, l’IDFO monte au créneau sous le signe … du millefeuille, celui des réformes et du changement. Face à une nouvelle vague de réformes et d’annonces ministérielles, le syndicat dénonce l’instabilité chronique qui mine le fonctionnement du système éducatif. À travers une conférence de presse tenue le 11 septembre, ses représentants ont posé une exigence simple mais urgente selon eux : mettre fin au chaos réformateur et redonner de la stabilité à l’école. « On ne peut pas répondre à chaque demande sociétale par une réforme précipitée. Il faut des priorités claires, stables, et une gouvernance solide. Cela ne coûte rien, mais cela changerait tout » déclare Agnès Andersen, la secrétaire générale.
Le bac, toujours en chantier : « Encore une usine à gaz »
Le nouveau projet de baccalauréat que le ministère souhaite expérimenter, est perçu comme une nouvelle aberration. Pour l’IDFO (Syndicat indépendant des personnels de direction), il ne s’agit ni plus ni moins que d’un dispositif source d’inégalités, de tensions avec les familles, et de contentieux à venir. Le syndicat souligne que depuis la réforme Blanquer en 2018, le baccalauréat change tous les ans. Cette instabilité continue fragilise élèves et personnels et nourrit le stress.
« Combien d’heures de cours perdues pour des évaluations inutiles ? Quel coût humain et financier ? Personne ne le mesure, car ces dispositifs ne sont jamais évalués » explique la secrétaire générale d’IDFO. Elle demande une évaluation globale de la réforme du bac, libérée des dogmatismes et recentrée sur le sens et la lisibilité du diplôme.
Collège : de nouveaux dispositifs, pas de moyens
Parallèlement, la communication ministérielle autour d’une nouvelle version du DNB (brevet) ajoute encore à l’instabilité. “Faut-il un DNB obligatoire pour entrer en seconde ?” s’interroge-t-on, alors qu’aucune ligne claire n’est tracée.
Sur le numérique, le syndicat dénonce l’accumulation d’outils et de plateformes, souvent imposés sans réflexion pédagogique, ni demande du terrain : « Le numérique doit rester un outil, pas un projet en soi. L’école n’a pas besoin de gadgets, elle a besoin de temps et de cohérence. »
Trop d’évaluations, pas assez d’apprentissage
Un constat revient avec insistance : les élèves passent trop de temps à être évalués. Entre évaluations nationales, PIX, ASSR, évaluation de langues, IDFO estime que jusqu’à 20 à 30 % du temps scolaire est absorbé par des tests souvent sans utilité réelle : « le temps scolaire doit redevenir un temps d’apprentissage. »
Lycée professionnel : « On avait raison »
Le ministère vient de reculer sur deux mesures phares de la réforme du lycée professionnel : 15 jours de stage en moins et épreuves décalées. Une reconnaissance implicite, selon l’IDFO, que la réforme est un échec.
Restaurer la confiance et écouter le terrain
Le mot qui revient dans toutes les bouches sur le terrain ? « Mépris » dit le syndicat : « Il faut un changement de méthode. Les collègues doivent retrouver confiance dans leur institution ». IDFO appelle à cesser l’empilement de mesures mal conçues, à recentrer l’école sur ses missions fondamentales, et à assurer des priorités claires.
Djéhanne Gani