Déclaration liminaire au groupe Blanchet du 16 avril

Monsieur le Recteur, Madame la Secrétaire générale,

Au nom des syndiqués et sympathisants d’Indépendance et Direction, nous vous souhaitons la bienvenue dans notre académie. Madame la Secrétaire générale devra, il est vrai, opérer une mue redoutable : renoncer au Gevrey Chambertin pour s’adonner aux plaisirs enivrants du Côte-Rôtie, du Gigondas ou du St-Joseph. Vous avez l’embarras du choix ! Je tiens également à saluer la qualité de notre premier entretien bilatéral qui augure des jours meilleurs.

En cette fin d’année où les esprits bouillonnent, nous aimerions porter à votre connaissance ou du moins rappeler ce que vous savez déjà : les personnels de direction finissent lessivés, rincés, lavés. La pénurie de personnel de toute confession n’a pas encore eu raison de nous mais pas loin quand même. Les bonnes volontés s’essoufflent, nous tendons quotidiennement le dos à l’ouverture de nos messageries (quelle merveilleuse dernière idée sortie d’un cerveau de je-ne-sais-quel comité Théodule ?). Cependant, avec l’instabilité ministérielle, moins de directives nous parviennent et ce n’est pas si mal car le quotidien nous suffit pleinement à remplir nos agendas et nos insomnies : Ev@lang, Pix, ASSR, Educfi, épreuves communes, ESS (encore une !), transformation des PIAL (que nous dénonçons quelle qu’en soit la forme), RCD / RLD, énième épreuve du baccalauréat en 1ère, l’EVARS, retour à la note en 3ème  etc.

La pression est forte et depuis trop longtemps ; pourquoi un tel empilement de tâches pour un système éducatif dont les résultats peinent ? Car le constat est affligeant : moins on est bon, plus on en fait et…moins on est bon.

Les syndicats enseignants entonnent en chœur le même refrain : « notre qualité de vie au travail », « fiche SST », « droit de retrait ». Nous abondons très largement avec eux tout en ne nous défaussant pas face aux urgences. Si le système tient, c’est bien, entre autres, grâce à nous, à notre énergie, à nos convictions (souvent mises à mal), à notre loyauté. Que dire du Ministère de la santé qui, via ses ARS, ferme des places pourtant précieuses en établissements sociaux et médico-sociaux, opérant ainsi un transfert de charge insoutenable aux écoles et EPLE sous les auspices d’une école inclusive qui a bon dos pour faire des économies ?

Nous attendons sans doute trop du « Rectorat », sorte de sphère vaporeuse et mystérieuse ou des magiciens opéreraient en catimini.  Car le Rectorat n’est peuplé que de collègues, de plus en plus contractuels et de moins en moins fonctionnaires. Mal formés, jetés dans le grand bain de l’adversité, réceptacle des récriminations. Comme nous ! Alors travaillons ensemble à rationnaliser, à nous recentrer sur les essentiels, comme préconisé en Formation spécialisée du CSA Ministériel en novembre 2023 avec le diptyque « alléger et simplifier ».

Monsieur le Recteur, vous trouverez en nous un syndicat ouvert à la discussion et à la participation à des groupes de travail qui viseront les objectifs de simplification et d’allègement.

Je vous remercie de votre écoute.

Questions diverses :

  1. Les évolutions démographiques vont entrainer des réductions parfois conséquentes en effectifs élèves ? Une anticipation sur les postes de perdir a-t-elle été faite (nous revendiquons des équipes complètes) ? Ne serait-ce pas l’occasion de constituer des brigades de perdir remplaçants, surtout pour des collègues qui peuvent souhaiter redonner un souffle de fin de carrière ?
  2. On maintient les prépa 2nde pourtant condamnées alors que les dispositifs ULIS annoncés dans tous les collèges pour 2027 peinent à monter en charge. Ne pourrait-on pas utiliser plus efficacement les deniers publics ?
  3. Nous n’avons pas été entendus sur le rapprochement des centres de correction des centres d’examen du DNB ? L’écologie et la fatigue ne sont donc que des préoccupations purement déclaratives ? (déjà demandé à la DEC en Blanchet, sans écho)