L’Édito de janvier – février
Les épreuves de vérité : c’est au pied du mur…
La réforme du collège entre dans sa phase technique, DGH, préparation de rentrée 2016, plan de formation des enseignants et bientôt gestion des emplois du temps des élèves. C’est le moment où les théories des uns et des autres vont s’affronter au réel des situations locales.
Le bilan, mis en œuvre par le ministère, de la réforme des lycées est en cours sans qu’on puisse savoir à ce jour à quoi il sera utilisé puisque l’objectif n’est pas d’aboutir à une nouvelle réforme (“le calendrier politique ne le permettant pas” ! extrait du compte rendu de la première séance sur ce bilan le 26/11/2015). Cependant des questions restent entières quant aux évolutions de la voie professionnelle : celle du statut de la seconde, du devenir des élèves de CAP, par exemple, pour lesquelles on aimerait que des réponses soient fournies rapidement. Et surtout qu’une réponse soit donnée à cette question : quelle place veut-on donner à la formation professionnelle au sein de l’Éducation Nationale ?
La généralisation de l’inclusion des élèves affectés en classe de SEGPA et en ULIS conduit à accroître l’hétérogénéité des élèves sans que les moyens d’accompagner leur réussite soient donnés aux équipes pédagogiques, d’une part, et pose la question, à terme, de leur orientation, d’autre part. Ces choix permettront-ils les bonnes réponses pour lutter contre le décrochage et la sortie du système éducatif sans qualification ?
La réforme territoriale va prendre tout son sens au fur et à mesure des décisions de politique générale propre à chaque nouvelle région. Dans le contexte des contrats entre Etat et Régions, dans quelles conditions se mettront en place les cartes des formations ? Dans quelle mesure participerons-nous à leurs évolutions, d’autant plus que, suite à la volonté du président de la République de développer l’apprentissage, de nouveaux arbitrages vont s’imposer ? Les GRETA qui ont fait l’objet de restructurations dans de nombreuses académies sont-ils en mesure de répondre, même partiellement, à la nouvelle commande présidentielle ? Chaque région voulant légitimement déployer ses propres orientations, que restera t il alors d’une éducation dite nationale ?
Les fusions d’établissements, le développement des lycées polyvalents, la fermeture d’EPLE entrainent la diminution du nombre de postes de personnels de direction. Ceci impacte directement les possibilités de mutation pour les chefs d’établissement et d’accès au poste de chef d’établissement pour les adjoints. Le décret de 2001 qui a créé et qui régit encore notre statut doit faire l’objet d’un travail de réécriture pour être adapté à nos nouvelles conditions de travail et à nos nouvelles missions.
Cela fait beaucoup de chantiers, beaucoup de préoccupations et de sujets d’inquiétudes pour une seule et même année ! Bon courage à chacun !
Philippe DONATIEN
Secrétaire Général