Février 2017

Nous ne pouvons plus nous satisfaire des seules convenances !

L’heure est venue, iD doit assumer la lourde responsabilité de défendre l’intérêt général des personnels de direction de façon plus affirmée. Notre propos ne se pose pas en terme de suprématie, mais bien en terme d’actions de fond et de résultats pour un corps aujourd’hui en péril.

Notre Congrès extraordinaire d’octobre 2016 a démontré que l’ensemble des académies se mobilise autour d’iD pour répondre aux carences dans la défense de nos intérêts, réponse au bilan d’un syndicat qui se suffit à être majoritaire et dont l’alternance entre cogestion et opposition politique systématique n’a eu comme constante que la capitalisation de privilèges par quelques heureux élus.

Dernière preuve, la négociation du PPCR, qui n’a à aucun moment intégré nos conditions de travail, nos missions et notre statut, mais s’est résumée à une analyse comparative entre le corps des agrégés et des inspecteurs. iD a été bien seul face au ministère, sans aucun soutien des deux syndicats du compromis, pour que soient pris en compte des critères liés à la GRH, à nos missions et à nos conditions de travail. Une fois validée la fusion des deux classes en une seule puis la création de la classe spéciale par les trois syndicats en présence, iD a voulu que quatre points accompagnent ces mesures de base pour présenter une véritable avancée pour le plus grand nombre. iD a été, entre autres, seul à défendre la nécessité d’une BI pour les EPLE de 1ére et 2éme catégorie afin de les rendre attractifs en terme de mutation, y compris pour les adjoints de 4ex, ce point étant un des bloquants actuels dans le jeu des mutations.

Dés le début des négociations sur le PPCR, nous nous étions engagés à être sincères et transparents sur le résultat auprès des personnels de direction. Après deux CTMEN (11 janvier 2017 et 15 février 2017), les textes ont été adoptés.

FO, organisation syndicale opposée au PPCR, respecte l’indépendance des syndicats nationaux au sein de la fédération et a donc prononcé à la demande d’iD un vote d’abstention lors du CTM.

Ce vote se justifie par les avancées que sont la classe unique (fusion de la 2éme et de la 1ére classe), un concours unique, la création de la Hors échelle B (HEB) et le recul du butoir 1058. A contrario, la revalorisation des échelons pour le plus grand nombre n’est pas au rendez-vous. Nous déplorons le maintien du même nombre de promotions à la Hors Classe. Nos conditions de travail et nos missions n’ont pas été prises en compte. L’échec du compte épargne temps (CET) et les dérives de l’IF2R laissent intacte la question de notre temps de travail et de la gestion de nos carrières.

La gestion de nos carrières et de nos rémunérations ne sont malheureusement pas les seules sources d’inquiétude. Comment ne pas se mobiliser au moment où la décentralisation se confond avec un transfert total de compétences et où la course aux choix privilégiés prévaut sur le dialogue, programmant par exemple cette monstrueuse absorption de la formation professionnelle par les régions en la séparant totalement de l’éducation nationale.

Dans le même temps, certains ne voient pas en quoi nous aurions des raisons de ne pas accepter les contrats d’objectifs tripartites. Même si individuellement chacun déplore en fonction des régions les nouvelles modalités de gestion de la carte des formations, alors comment ne pas anticiper et deviner les conséquences sur la gestion des personnels de direction en cas de contrats tripartites !

Notre quotidien et l’exercice de notre métier sont confrontés de ce fait à un sujet d’importance : tous les rapports internationaux soulignent l’impérative nécessité de définir une réelle autonomie des EPLE pour favoriser la réussite des élèves. Cette autonomie doit cependant conserver et préserver une cohérence nationale. L’Allemagne a réagi aux résultats PISA en fédérant ses Länder à partir d’une éducation nationale rétablie ; la Suède subit actuellement les conséquences d’une décentralisation qui est descendue jusqu’au niveau municipal et entreprend de revenir très vite vers une politique éducative nationale. Il y a donc une grande prudence à établir ce qui relève de l’autonomie de l’EPLE et ce qui doit rester de la compétence nationale, tout en structurant ce qui relève des compétences territoriales. Celles-ci ne doivent pas prévaloir sur la politique de l’établissement mais au contraire respecter la gouvernance de l’EPLE par le seul Conseil d’administration.

Ce conseil d’administration peut ou doit certainement évoluer. Si nous réaffirmons que la présidence par le chef d’établissement, de part son statut de représentant de l’Etat, est la seule garantie d’une éducation nationale, le CA peut intégrer des vice-présidents, peut redéfinir les collèges qui le composent (exemple : une représentation des branches professionnelles concernées dans les LP) et d’autres évolutions possibles à définir quand on aura précisé ce que l’on désigne par autonomie des EPLE. C’est bien cette question de l’autonomie des EPLE qui est aujourd’hui centrale : elle déterminera la réécriture de nos missions et de nos conditions de travail. C’est à ce moment là seulement que les notions de carrières et rémunérations pourront être établies et devenir pertinentes.

Face à cette situation, nous ne pouvons encore longtemps accepter d’être dupés par un ou deux syndicats qui ont quand même loué la réforme du collège en affirmant pour l’un d’eux, par la voix de son secrétaire général, que la réforme du collège ne présentait aucune difficulté particulière, quand iD alertait dés mai 2015 en prévenant que cette réforme serait complexe, technique et difficile à mettre en place…ce qui pour certains nous classait comme syndicat contestataire face à des syndicats progressistes !

Mais c’est iD qui était le premier présent au moment d’affronter le dossier du LSU(N) !!!

Dans le cadre du GNPD (groupe national des personnels de direction) qui a été réuni par deux fois en présence de la ministre, nous avons été bien seuls à demander, en parallèle des groupes de travail qui ont été mis en place, des mesures qui répondent aux situations graves auxquelles nous sommes confrontés :

  • En ce qui concerne la sureté des EPLE, nous avons souhaité qu’un début de réponse soit apporté en équipant tous les établissements de sonneries spécifiques sans attendre la fin des consultations et concertations avec les collectivités territoriales.
  • Malheureusement, l’actualité exige également des mesures d’urgence pour la sécurité : nous avons sollicité une circulaire interministérielle qui apporte une réponse à la gestion des abords des établissements scolaires.

Que dire alors de ce syndicalisme qui se prétend progressiste et nous dénigre sous le titre de « FO » pour dynamiter le travail de proximité réalisé par iD, travail qui nous inscrit comme un syndicat au service de tous.

iD, libre de tout alignement politique, force de propositions en écho à ses adhérents et à l’ensemble des personnels de direction qui nous soutiennent, mais dont certains n’osent pas encore franchir le pas. Pourquoi ? Parce qu’ils ont été conditionnés à des prétendues attributions de pouvoir conférés par l’importance du nombre d’adhérents. Cette importance est devenue avec le temps suffisance. Il appartient à chaque personnel de direction d’adhérer et de soutenir un syndicat qui n’a qu’un seul objectif : vous accompagner et vous aider, quel que soit le parti politique en place, suggérant toujours une ou des propositions comme alternative aux orientations prises quand elles ne sont pas adaptées, tant par la hiérarchie que par la collectivité territoriale.

On nous affirme que le syndicat majoritaire peut tout… Pourquoi a-t-il alors montré autant d’impuissance face à la modification des règles de gestion des mutations des personnels de direction et à la seule prise en compte de l’évaluation de l’entretien professionnel, sans qu’aucune modification soit possible lors des CAPA ? Sur ce type de dossier, c’est ensemble que les syndicats devraient intervenir en s’unissant, mais cela n’est possible que si chaque partie le souhaite.

iD-FO a donc entrepris des modalités d’actions pour mobiliser à différents niveaux :

  • Les vendredis de la colère se sont inscrits comme mouvement pour dénoncer chaque semaine les dérives et problèmes rencontrés par les personnels de direction ; cette action a conduit le Ministère, les recteurs et DASEN à renforcer l’écoute auprès des personnels de direction pour répondre aux difficultés dénoncées (exemple : le LSU, le calendrier des examens, l’organisation du DNB, le conseil de vie collégien…).
  • L’interpellation de la représentation nationale, sénateurs et députés, a permis à nos élus de découvrir et s’étonner des conditions d’exercice de notre métier. Sous notre impulsion, plusieurs courriers ont été adressés par les élus à la Ministre et au 1er Ministre, des interventions ont été réalisées à l’Assemblée Nationale pour demander que notre situation soit appréhendée à sa juste valeur au moment où nous étions en pleines négociations sur le PPCR.
  • Les entretiens sur invitation auprès des candidats à l’élection présidentielle pour entendre leur programme en termes d’éducation nationale et pouvoir déjà alerter sur les points de désaccords et défendre par ailleurs notre statut.

Les prochains mois détermineront les modalités à venir d’exercice du métier de personnel de direction. Il est important que vous adhériez à un syndicat qui s’engage pour la défense d’une profession qui revendique le maintien de son statut de la fonction publique, la conservation d’une école de la république au sein d’une éducation nationale.

Rejoignez-nous !

Venez assister à nos instances et adhérez si vous jugez que nous incarnons réellement les services de proximité et la capacité d’intervenir à tous les niveaux dans la défense de vos intérêts.

Philippe DONATIEN
Secrétaire Général