Réunion académique départementale, 05 octobre 2018 : prise de parole d’iD


Madame la directrice académique,

Merci de nous donner la possibilité de nous exprimer.

Assouplissement du cadre de collège 2016, réforme du lycée général et technologique, réforme du lycée professionnel, évolution des modalités d’orientation,…

Nous ne pouvons que constater et souvent souscrire aux objectifs ambitieux, nombreux et rapides assignés à l’Éducation Nationale.

Pourtant, c’est parce que nous avons à cœur de faire réussir tous les élèves, c’est parce que nous sommes attachés au service public de l’Éducation nationale que nous ne pouvons que constater le hiatus qui existe entre les objectifs affichés par le Ministère et la réalité concrète des établissements.

Ce décalage est renforcé par le sentiment que la communication ministérielle est de plus en plus calée sur le temps médiatique et non pas sur celui nécessairement plus lent de la réflexion pédagogique et de la réalité de terrain.

L’exemple du latin et du grec dans le dernier Journal du Dimanche et la lecture des arrêtés de juillet pour la réforme du lycée, nous rappelle bien si il était nécessaire, qu’il n’y a plus de circulaire de rentrée.

On nous parle de confiance et nous partageons cette priorité. Mais pour s’épanouir, la confiance a besoin de temps dans les établissements, de temps de réflexion, de temps de dialogue et de signes de reconnaissance mutuelle.

La forme d’urgence dans laquelle les établissements doivent travailler depuis plusieurs années n’est pas propice à développer cette confiance.

Le texte qui concerne les missions des professeurs principaux de collège et de lycée n’est toujours pas publié. La note de service relative aux enseignements de spécialité en lycée d’enseignement général vient juste de paraître. Je ne reviens pas sur le déploiement de Parcoursup.

Comment répondre aux familles quand nous ne pouvons pas encore partager avec les équipes la nouveauté.

Les personnels de direction sont placés dans une situation où ils ne peuvent pas bien faire leur travail.

  • Parce que les personnels de direction doivent en faire toujours plus, toujours plus vite, obtenir plus de résultats sans moyens humains supplémentaires, et avec des outils informatiques chronophages, mal conçus et pas ergonomiques .
  • Parce que depuis le 25 mai, au titre du RGPD, ils sont responsables des traitements des données dans leur établissement, sans aucune sensibilisation ni information.. Ce règlement européen était voté en 2016.
  • Parce qu’ils doivent suppléer aux absences, soient non remplacées, soient par des faisant-fonction, de collaborateurs, gestionnaire, secré­taire, CPE…
  • Parce que les établissements sont devenus le déversoir de toutes les politiques publiques et que les sollicitations et injonctions des autorités de tutelle sont toutes prioritaires.
  • Parce que la relation à la collectivité impose, comme avec le département par exemple, une vigilance de chaque instant.

Et nous voudrions signer des conventions précisant nos obligations ? Qui évaluerait par exemple l’atteinte des objectifs ?

  • Parce que les structures pédagogiques de cette rentrée conduisent dans de trop nombreux établissements à connaître des effectifs supérieurs à 32 élèves par classe ou en groupe de langue par exemple.

Et cela quels que soient les projets pédagogiques présentés en dialogue de gestion.

  • Parce que les personnels de direction apprennent, quand il a été enregistré par un agent, que le nouveau RSST, registre Santé, Sécurité, Travail, accessible sur l’intranet, informe, entres autres, automatiquement tous les membres du CHSCTD et A.
  • Parce que les personnels de direction se voient transformés en simples exécutants alors qu’ils avaient choisi ce métier pour être des pilotes pédagogiques.
  • Parce que les personnels de direction délivrent les HSE, les IMP et les ARA, et observent leur feuille de salaire.

Celle ci a parfois vu son montant diminuer suite au PPCR.

Oui, Les personnels de direction sont placés dans une situation où ils ne peuvent pas bien faire leur travail et sans percevoir nécessairement la reconnaissance qu’ils attendent, au moment des promotions, des mutations.

Il y a une dérive de la charge et des conditions de travail des personnels de direction.

Vous savez madame la directrice combien certains souffrent,

Je tenais, nous tenions, en tant que personnel de direction, à vous remercier pour l’attention que vous accordez à ce que le dialogue soit ouvert, à ce que l’attention à chacun soit garanti.

Il n’est pas plus grand risque aujourd’hui d’être isolé.

Je vous remercie,