COMMISSION BLANCHET sur les conditions de travail des personnels de direction du lundi 29 novembre 2021


Compte rendu – Groupe de travail Blanchet du lundi 29 novembre 2021 par iDFO

Une deuxième rencontre du groupe de travail Blanchet sur les conditions de travail des personnels de direction a eu lieu le lundi 29 novembre 2021 en présentiel. Quelques responsables académiques étaient présents, un IPR-EVS et la secrétaire générale académique. Le SNPDEN, le Sgen-CFDT et iDFO étaient représentés.

Les différentes représentations syndicales déclinent leurs propositions en les illustrant d’exemples concrets issus des remontées du terrain. IDFO ouvre le débat.

Propositions iDFO

Remplacer systématiquement les personnels absents de notre équipe ou à défaut instituer un mode « dégradé » pour les établissements. Un mode où seules les fonctions essentielles sont assurées.

Nous ne voulons plus travailler sans que nos collaborateurs directs soient immédiatement remplacés en cas d’absence. CPE, adjoint gestionnaire, secrétaire de direction, un bon nombre de collègues travaillent avec un membre absent de leur équipe. Ils y font face malgré tout et du coup notre institution ne se prive pas de leur demander de faire le travail comme-ci de rien n’était ! IdFO demande que l’ensemble de nos interlocuteurs prennent acte qu’un établissement qui n’est pas dans des conditions normales ne peut pas fonctionner normalement. Il demande l’instauration officielle d’un mode « dégradé » qui pourra être revendiqué par nos collègues qui se retrouvent dans ces situations difficiles.

Mettre en place une brigade de remplacement des personnels de direction.

Plus de 50 % des personnels de direction renoncent à leur arrêt de travail et à des soins. Leur conscience professionnelle dicte leur conduite. Ils savent bien également qu’ils ne seront pas remplacés et qu’à leur retour le travail restera à faire. Les modalités d’organisation d’une telle brigade restent bien évidemment à définir : il faut trouver des collègues aguerris, volontaires avec une catégorie financière attractive. Ces postes ne peuvent pas pour autant être pris dans les établissements alors même qu’un bon nombre de collègues n’ont toujours pas d’adjoint.

Obtenir des services rectoraux le respect des personnels de direction à travers une communication non infantilisante, non injonctive, qui évite les contradictions et à travers le respect des temps de l’établissement (pas de bouleversement de structure l’été en pleine construction de l’emploi du temps, pas de convocation des personnels en formation quelques jours avant l’échéance, plus de commande la veille des vacances pour la rentrée…). On souhaite qu’un référent soit identifié pour pouvoir signaler tous ces dysfonctionnements.

Depuis la rentrée, les exemples de dysfonctionnements ne manquent pas. Des TZR affectés sur plusieurs établissements en août, qui réalisent leur rentrée le 2 septembre et qui se voient affecté sur un autre support trois jours après la rentrée en détruisant au passage le jumelage prévu initialement, aucune réponse des services sur des questions de partage de BMP et de remplacement, des collègues qui ont des petits BMP non pourvus à la rentrée et qui se font reprocher d’en avoir par les services rectoraux…

Engagement de notre hiérarchie à respecter la nouvelle charte de pilotage en particulier sur les points suivants :

  • Qu’elle filtre, simplifie, rende moins chronophages les demandes ministérielles afin de préserver les perdirs.
  • Qu’elle préserve l’autonomie des établissements et la liberté pédagogique des acteurs locaux.
  • Qu’elle soutienne les perdirs face aux personnels, mais aussi face aux parents d’élèves revendicatifs.

Il n’est pas possible de dissocier le fonctionnement de notre hiérarchie et nos conditions de travail. Le manque de soutien, la multiplication de moments qui ressemblent de plus en plus à des temps d’évaluations déguisées, des injonctions à tout va, le mépris de notre autonomie, des projets précipités, des demandes de dernières minutes, une charge de travail qui augmente sans cesse, une pression grandissante… Il y a beaucoup à dire et beaucoup à faire pour améliorer nos conditions de travail.

Mettre en place un comité de suivi des conditions de travail des personnels de direction et du respect de la charte de pilotage.

Nous reviendrons plus précisément sur cette nouvelle charte de pilotage et sur les éléments qui nous semblent les plus intéressants en ce qui concerne nos conditions de travail. Si elle était respectée à la lettre, notre qualité de vie professionnelle s’en trouverait amélioré. Mais encore faut-il qu’elle le soit !

Propositions SNPDEN

Le SNPDEN souhaite une brigade de remplacement des personnels de direction. Il propose également qu’un interlocuteur soit nommé pour assurer le suivi et répondre aux dysfonctionnements rectoraux qui lui seront signalés par les collègues. Il souhaite que cet interlocuteur soit un personnel de direction.

Il fait des propositions en lien avec notre environnement professionnel, nos besoins et la communication, il souhaite :

  • Des outils pratiquent, ergonomiques et qui fonctionnent.
  • De la transparence et de la lisibilité des services rectoraux (principe de fonctionnement des mutations, des promotions…)
  • Le respect des personnels de direction dans la communication, tant sur la forme que sur le fond (accusé de réception, réponse aux questions posées…)
  • Une communication électronique qui respecte le temps de chacun et qui n’est pas dans l’urgence.
  • Un retour des plaintes envoyées au rectorat et/ou à la DSDEN.
  • Le respect de la chaîne hiérarchique dans l’information.

Il déplore que des personnels du rectorat, peu informés, diffusent des informations peu en phase avec la réalité.

En parlant de l’absence de médecins scolaires, il souhaite que le travail dévolu aux personnels absents ne retombe pas sur les personnels de direction. L’acteur de la mission doit être identifié en même temps que la demande de la mission afin que le chef d’établissement ne soit pas par défaut celui qui doit faire.

Il souhaite enfin une montée en compétence des secrétariats d’établissement et il adhère également à la mise en place d’un comité de suivi de la charte de pilotage.

Propositions Sgen-CFDT

Le Sgen-CFDT constate une dégradation des conditions de travail des personnels de direction. Notre métier se judiciarise et se complexifie. La formation des personnels est en baisse qualitative et quantitative. La nouvelle évaluation des chefs d’établissement pourra être le moyen de nous écouter plus que de nous contrôler.

Dialogue avec les représentants du rectorat

Le rectorat décline ses axes de travail issus de la première rencontre de ce groupe de travail début septembre :

  • Diminuer la charge mentale à travers une meilleure organisation du rectorat.
  • Définir et créer l’outillage nécessaire aux personnels de direction.
  • Diminuer le plan de charge des EPLE.
  • Mieux accompagner le changement.
  • Avoir une offre de formation plus proche des besoins.
  • Agir sur la latitude décisionnelle (respecter le plus possible les décisions prises en amont, respecter la voie hiérarchique…).
  • Renforcer le soutien social professionnel (valoriser les parcours, mettre en place des espaces d’échange métier).
  • Mettre en place un DUERP dédié aux personnels de direction.
  • Mettre en place une nouvelle enquête sur les conditions de travail des personnels de direction en fin d’année.

Nous faisons remarquer que tout ceci semble aller dans la bonne direction, mais à quel niveau de réalisation en est-on ? La réponse des représentants du rectorat nous laisse penser qu’on est plus près du début que de la fin !

Et pour ce qui est des propositions qui viennent d’être faites par les syndicats ? Mme la secrétaire générale dit vouloir réfléchir avec intérêt sur :

  • La mise en place d’un comité de suivi de la charte de pilotage.
  • La mise en place d’un référent pour les problèmes rencontrés.
  • La mise en place d’une brigade de remplacement des personnels de direction.
  • Sur une meilleure communication dans son ensemble.

Nous insistons sur l’instauration d’un mode « dégradé ». Mme la secrétaire générale confirme son intérêt pour la proposition.

Nous précisons enfin qu’il sera difficile d’améliorer les conditions de travail des personnels de direction si la place et le fonctionnement de la hiérarchie ne sont pas interrogés. Nous précisons pour terminer que trouver des solutions « en interne » pour des problèmes rencontrés au sein de l’Éducation nationale avec ses personnels est une bonne chose, mais qu’un bon nombre de nos difficultés viennent également des problèmes rencontrés avec les usagers de notre service public. Ces questions doivent également être abordées.

Mme la secrétaire générale nous apprend son départ à la retraite pour le début de l’année 2022.

Nous convenons d’une prochaine rencontre le mardi 1er mars à 9h30 pour faire le point sur le suivi des actions.

Le secrétariat académique iDFO Orléans-Tours.