Part Résultat de l’IF2R et “Prime Ndiaye” de 1000 euros : on se fait avoir !

Chères collègues, chers collègues,

Vous êtes nombreux à vous questionner et réagir à ces sujets.
Des rumeurs et explications imparfaites ont circulé.
Qu’en est-il vraiment ?
Cela mérite quelques explications, un peu longues mais indispensables pour bien comprendre.
 
1. Qui a perçu/va percevoir la “Prime Ndiaye” de 1000 euros ?
Nous la nommons ainsi car c’est bel et bien le ministre Ndiaye qui a déclaré  en avril 2023 “qu’une prime pour l’année 2023 de 1 000 euros sera versée à tous les chefs d’établissements ainsi qu’à leurs adjoints pour tenir compte du surcroît de travail dans la mise en œuvre du Pacte enseignant”.
Le problème c’est qu’aujourd’hui les déclarations de ceux qui nous gouvernent semblent précéder l’évaluation de la faisabilité. En effet, en la matière notre système de rétribution ne nous permet pas de percevoir de primes exceptionnelles sauf à les inclure dans l’indemnitaire existant : l’IF2R et en particulier sa part variable ou part dite “Résultat”.
C’est bien là que ça se complique : seuls ceux qui vont percevoir la part R pourront techniquement du coup recevoir ces 1000 euros. En sont de fait écartés les faisant-fonctions, les personnels de direction stagiaires et les néo titulaires. Ces deux derniers percevront leur première part R respectivement fin 2025 et fin 2024.
Le sort des faisant-fonctions semble définitivement scellé (mode de paye lié au corps d’origine) alors que pour les stagiaires et néo titulaires, les services de paye ont posé la question au ministère pour disposer d’une note technique permettant de leur verser cette prime, ils attendent toujours une réponse cependant. Voilà pourquoi les stagiaires et néo titulaires n’ont pas perçu cette prime en décembre.
IDFO déplore ces exclusions contraires à la promesse d’un ministre de l’Education Nationale.
Les faisant-fonctions, les stagiaires et les néo titulaires supportent la même charge de travail que tous les autres, elle est même certainement davantage difficile à supporter quand on débute.
Par son montant ridicule, cette prime est déjà une insulte à notre travail, nos statuts et nos responsabilités, en exclure certains relève en outre d’une méprise supplémentaire.
IDFO demande qu’une solution soit trouvée et qu’une régularisation soit faite afin que les faisant-fonctions, les stagiaires et les néo titulaires perçoivent cette prime de 1000 euros en janvier 2024.
 
2. Revalorisation de la part R de l’IF2R et décret d’aout 2023 : le compte n’y est pas !
La part résultat de l’IF2R a été versée cette année à tous les personnels de direction (sauf faisant-fonctions, stagiaires et néo titulaires cf. supra), la plupart pour les résultats annuels et les derniers qui restaient soumis à l’évaluation triennale et dont la lettre de mission s’achevait fin 2023.
Les textes stipulent que “la part tenant compte des résultats de l’entretien professionnel est déterminée par application d’un coefficient compris dans une fourchette de 0 à 3 à un montant de référence valant pour la période couverte par la lettre de mission.”
Ce montant de référence jusqu’alors de 667 euros (cf. III de l’article 1er de l’arrêté du 1er août 2012) est revalorisé par arrêté du 23 aout 2023 et désormais de 1000 euros (pour les derniers en évaluation triennale : 2334 euros).
Sauf que vous aurez constaté que pour beaucoup, hormis les 1000 euros de prime ajoutés, la part résultat est restée la même !!!
Exemple : examinons le cas hélas répandu d’un personnel de direction qui avait perçu 667 euros l’an passé et se voit notifié de 667 euros cette année aussi. En 2022, en retour de son évaluation annuelle, un coefficient 1 avait été appliqué au montant de référence en vigueur soit 667 euros. Il faut deviner que cette année c’est un coefficient inférieur à 1 qui a qualifié son investissement, sa part résultat, alors basée sur le nouveau montant de référence résulte du calcul 0,667×1000.
Voici ce que la note  du Service de l’encadrement du 5 octobre 2023 indique aux services de paye :
75 % doivent cette année percevoir 667 €
15 % doivent cette année percevoir 1000 €
10 % doivent cette année percevoir 1333 €
Montant auquel on ajoute les 1000 euros de prime Ndiaye
En tenant compte du montant de référence revalorisé, une application honnête et de reconnaissance aurait dû être :
75 % : 1000 €
15 % : 2000 €
10 % : 3000 €
Montant auquel on ajoute les 1000 euros de prime Ndiaye
Ainsi, plutôt que d’appliquer un coefficient 0, 1, 2 ou 3, il a été appliqué un coefficient 0 ou 0,667 ou 1 ou 1,33 au nouveau montant de référence de 1000 euros fixé par l’arrêté du 1er août 2023… Chacun appréciera.
Bref vous l’aurez compris : le montant de référence a été revalorisé mais les coefficients appliqués ont été diminués.
Notre charge de travail a augmenté mais nous avons été moins bons : voilà le message !

Vous noterez que tout ceci s’exprime de surcroit en salaire brut, il en sera donc encore moins sur votre compte.
Nous en sommes là réduits à nous battre pour des miettes en plus !
Les responsabilités et la charge de travail que nous accumulons ces dernières années méritent largement plus que cette honteuse valorisation.
 

Et n’attendons rien des négociations en cours au ministère sur nos rémunérations avec le passage au RIFSEEP, nouveau régime indemnitaire, car aucune revalorisation substantielle n’est en vue. Les inspecteurs qui éprouvent déjà ce système y ont récupéré quelques dizaines d’euros mensuels tout au plus. Il en sera de même pour nous avec le préjudice supplémentaire du basculement de la NBI en indemnitaire et d’une conséquence lourde sur le montant des pensions de retraites (plusieurs centaines d’euros par mois). La ridicule amélioration des promotions ne compensera pas cette perte contrairement aux déclarations du ministère.
Certains syndicats osent saluer ces propositions ministérielles, se félicitent d’une augmentation annuelle ridicule de 1250 euros bruts par an qui n’est en fait qu’une revalorisation réelle de 1000 euros bruts (1000 euros de prime pérennisée + 250 euros pris sur la part résultat), un syndicat s’attribue même la paternité des propositions sur le RIFSEEP alors que ce ne sont que les propositions primitives du ministère et bien médiocres en outre.

IDFO dénonce ces propositions du ministère qui relèvent d’un nouvel acte de maltraitance.
IDFO ne sera pas le syndicat de la cogestion qui assurera le service après-vente de décisions ministérielles.
IDFO est le seul syndicat à demander une vraie revalorisation indiciaire, immédiate et de 300 points (plus de 1000 euros nets par mois), un taux de passage à la hors classe de 30% et aucun salaire de personnel de direction en dessous de 3000 euros nets par mois (début de carrière en particulier). Nous ne valons pas moins.

Nous souhaitons vous informer que face à l’accumulation des maltraitances que nous subissons, nous avons proposé aux autres organisations syndicales de personnels de direction, actives sur l’académie, de mettre en œuvre une action commune forte. Leur silence durable semble indiquer qu’ils n’y sont pas favorables, c’est regrettable… le combat est commun pourtant et l’urgence de mise.

Sachez cependant que face à la méprise et si aucune vraie revalorisation n’est actée, nous envisageons, seuls s’il le faut, des actions inédites. Mais nous aurons par contre besoin de vous, nombreux, y compris pour médiatiser largement la maltraitance que nous subissons et les risques encourus en conséquence par notre Ecole de la république que nous portons parfois bien seulsà bout de bras et au péril de notre santé. Et en matière de maltraitance le sujet des salaires n’en est qu’un parmi tant d’autres.

Unissons-nous et mobilisons-nous pour stopper l’acharnement sur notre profession. N’hésitez pas à nous contacter pour réagir et proposer des idées, n’hésitez pas à nous rejoindre

Le secrétariat académique
Indépendance & Direction Montpellier

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